Soins & Esthétique
Dentaire Davin
Un peu d'histoire.
Les dents au service de la paléontologie.
En paléoanthropologie, l’analyse des dents permet de donner des renseignements très précieux grâce à leur longue conversation dans les sols fossiles :
- Donne une datation de la découverte
- Donne l’âge du sujet et la famille à laquelle l’espèce appartient
- Donne le mode alimentaire, les conditions écologiques et météorologiques
Les dents du genre « Homo » d’il y a 2 millions d’années, ancêtre de l’Homme moderne, montrent un régime plutôt omnivore.
Les différentiations vont se marquer selon l’écosystème et le biotope, mais une certaine unité dentaire existe pour confirmer l’appartenance à une même famille.
En 1924, découverte en Afrique d’un enfant Australopithèque africanus âgé de plus ou moins 6 ans. Ce genre d’Hominidé a vécu entre 4,2 et 2 million d’année.
Avec l’étude de la dentition, on a pu démontrer que cette espèce était surtout végétarienne suite à une usure très importante des incisives et la taille volumineuse des molaires : on peut confirmer que l’Australopithèque n’est pas sur la liste de nos descendants potentiels.
Chez Homo habilis, qui aurait vécu entre 2,3 et 1,5 million d’année, on retrouve un type de dentition assez semblable à l’homme moderne.
Chez Homo erectus, entre 1 million d’année et 140 000 ans, cette ressemblance est encore plus évidente. Vers 1970, on retrouve dans une grotte de Sibérie, des vestiges, dont une molaire, d’une espèce du genre Homo : l’Homme de Denisova.
Des fouilles datent cette occupation aux alentours de 125 000 ans avant notre ère.
Cette découverte va remettre en question les descendances de l’Homme actuel car cette nouvelle espèce partage un ancêtre commun avec Neandertal, dont les Eurasiens partagent 4% du génome.
Chez l’Homme de Neandertal, entre 300 000 et 28 000 ans, des traces retrouvées sur des dents montrent le passage d’un « cure-dent » ; il entretenait son hygiène et pratiquait « une dentisterie préhistorique » ! (Bulletin of the International Association for Paleodontology).
Ainsi, au début du XXe siècle, ces découvertes de fossiles réuniront les premières études de la dentition humaine avec la Paléontologie.
L’histoire de la carie.
Il y a +/- 300 000 ans, à l’époque des Néandertaliens, chasseurs-cueilleurs, la carie était déjà présente,
probablement suite à l’ingestion de végétaux contenant de l’hydrate de carbone.
La découverte de plusieurs dents manquantes chez certains individus, sont attribués à de probables rites qui entrainaient très souvent l’élimination des incisives, coutumes encore usitées dans certaines tribus d’Australie ou d’Éthiopie.
Durant le néolithique il y a 8000 ans, la carie s’est davantage développée suite à la sédentarisation et la consommation de farine, et ont conduit aux premiers signes d’une ouverture de dent et son comblement à la cire d’abeille.
En Mésopotamie, il y a +/- 5000 ans avant J-C, est évoqué la présence de vers responsables des maux de dents.
Pendant toute l’Antiquité, cette croyance persiste : « une dent malade est une dent véreuse ». Même un Traité « De la Génération des vers dans le corps de l’homme » en 1742, en fait encore allusion.
Les premiers praticiens de l’Art Dentaire de l’histoire.
Le 1er « dentiste » connu de l’histoire est Hesy-Ra (Hesire), il y 2600 ans avant J-C, en Égypte ancienne sous
le règne du Pharaon Djoser.
Les céréales étaient moulues avec des meules de pierre qui diffusaient des grains de pierre dans une nourriture assez grossière, entraînant une usure extrême des dents ; les cavités en résultant étaient remplies de poudre de pierre, de résine, de graines, d’or massif. Les extractions ne se pratiquaient pas.
Les contentions étaient réalisées avec du fil d’or.
Le corps et la dentition du défunt, devaient être remis en état afin de pouvoir accéder au Royaume des Morts.
Le recouvrement des dents par une fine feuille d’or sera, dans de nombreux pays, un signe de richesse et se pratiquera encore de nos jours, surtout en Europe de l’Est.
Chez les Mayas, entre 2600 an avant J-C et 1520 après J-C, on pratiquait plus de l’esthétisme que de la conservation : la décoration des dents annonçant le rang social. On incrustait des pierres précieuses (Jade, Turquoise, Hématite) fixées avec un mélange de calcium et de phosphore (même sur la pulpe dentaire).
On les colore également en rouge et noir au moyen de bois de Campêche et de charbon végétal.
Les Aztèques, entre 1200 et 1520 de notre ère, avaient plus le soucis de l’hygiène buccale ; les cavités dentaires étaient remplies d’un mélange de tabac, de coquille et de sel.
Des instruments de cuivre permettait de nettoyer le tartre.
Des fouilles dans la cité d’Ur (Mésopotamie), ont permis de découvrir des cure-dents et des tablettes datant de l’âge du bronze (1700-750 avant J-C), traitant de conseils d’hygiène bucco-dentaire à l’aide de bain de bouche de diverses plantes dont l’opium et la mandragore.
Vers -1000 avant J-C (Âge du fer), les Étrusques (centre de l’Italie) et les Phéniciens (Proche-Orient), réparaient les dents au moyen des premières couronnes en or ou les remplaçaient avec des ponts au moyen d’ivoire d’animal ou humain pour façonner la dent perdue.
Aujourd’hui encore, dans certaines régions du monde, la dentition est un symbole de l’appartenance d’une civilisation.
Au Moyen-Âge, le métier de dentiste, comme la médecine, était réservé aux érudits, membres du clergé.
L’Église va progressivement marquer sa volonté d’interdire les pratiques chirurgicales, car ces actes font couler le sang, ce qui est en contradiction avec ses principes.
L’ « art dentaire », qui était plus considéré comme de l’artisanat, sera pratiqué par des « barbiers – chirurgiens » dans leur boutique ou par les « arracheurs de dents » qui s’exécutaient au milieu des foires pour divertir le public et vantaient leur potions miracles.
La mise en place d’une médecine spécialisée.
Hippocrate (460-370 avant J-C) va décrire la dentition et son évolution, et pour la première fois en 1080, on
trouve le terme « dent », nom masculin à l’origine dérivé du latin « dens ».
Constantin l’Africain, médecin arabe du XIe siècle, préconisera contre les maux de dents l’utilisation d’arsenic, qui ne sera retiré que vers 1970 pour son action cancérigène.
La carie sera décrite au XVIIe siècle par le chirurgien Antoine Lambert.
Depuis le Moyen-Âge, et jusqu’au XVIIe siècle, les « Maîtres chirurgiens » et les « Barbiers » vont se disputer le droit d’exercer cet Art Dentaire sous toutes ses formes, jusqu’en 1699, où la spécialité de chirurgien-dentiste sera créé.
En 1801, un article écrit par un « expert-dentiste », Mr Laforge, paru pour faire la promotion de son école.
« On trouve que la majeure partie de ceux qui s’occupent des maladies des dents sont ignorants, maladroits, empiriques et charlatans ; et on ne fait rien pour remédier au mal qu’ils font, malgré que, hors les mains des experts dentistes, on soit plus ou moins victime de leur inexpérience […].
Le mépris qu’on a pour ceux qui font ce métier, et encore plus les difficultés à le bien faire, sont la cause que les jeunes gens aisés n’étudient point cette partie ; on ne distingue pas le dentiste instruit d’avec le charlatan […].
Pour apprendre promptement cet art, il faut, non pas seulement le lire, ou l’entendre décrire, ou le voir faire, il faut l’étudier et le pratiquer sous un maître. C’est dans l’intention de l’enseigner ainsi, que le Ier thermidor prochain , je commencerai une école de dentistes qui durera 4 mois et plus s’il est nécessaire. »
Les « arracheurs de foires » traités de charlatans par d’authentiques praticiens dotés de connaissance médicale, vont conduire à un décret de 1811 pour restreindre ces pratiques et séparer la chirurgie du soin capillaire des barbiers.
Les « barbiers » (désignation abolie en 1934), continueront à extraire les dents jusqu’à la promulgation d’une loi en 1952.
Au XVIIIe siècle, les bases de la médecine dentaire seront posées en France en 1723 par Pierre Fauchard qui fait, de la dentisterie, une discipline médicale indépendante et interdit aux barbiers les extractions dentaires.
Considéré comme le père de la médecine dentaire moderne, il publiera un « Traité des dents » très complet. Il rejettera cette notion de « ver destructeur » et met en avant la nuisance du sucre.
Il conseillera le plomb, l’étain ou l’or pour le plombage des dents cariées.
Il interdira l’application d’acide nitrique ou sulfurique, trop agressif pour enlever le tartre.
Il préconisera plutôt la soie de porc (déjà utilisé en Chine depuis bien longtemps), au lieu du crin de cheval, trop souple, pour les brosses à dent.
Les premières brosses à dent en nylon seront produites par l’entreprise américaine DuPont en 1938.
En Allemagne, en 1756, l’autre père de la discipline est Philippe Pfaff qui mettra aussi au point les empreintes des mâchoires avec du plâtre.
Le premier plombage en amalgame date de 1528 en Allemagne ; il ne s’étendra que dans les années 1830 dans le monde occidental.
Les remplacement des dents perdues.
Au XVIIIe siècle, on pense encore que réimplanter rapidement une dent extraite d’un patient à l’autre, permet la repousse. Ainsi, de pauvres gens se faisaient extraire les dents pour quelques pence !
Des dents seront aussi extraites par des pilleurs de cadavre ou sur des champs de bataille comme lors de la bataille de Waterloo (1815) faisant plus de 10 000 morts dont de nombreux jeunes aux dents saines.
La guerre de Sécession (1861-1865) sera aussi un autre réservoir pour l’élaboration de prothèse constitué d’une base en ivoire d’animal.
Mais l’idée de réaliser des dents en porcelaine fait son chemin depuis 1789.
En 1839, l’invention de la vulcanisation, permettra de donner plus de résistance au caoutchouc qui sera utilisé comme base de prothèse.
En 1928, le polyméthacrylate de méthyl (PMMA) est mis au point et remplacer plus tard le caoutchouc. Vers les années 1960, on réussit à réaliser de manière solide, des couronnes céramo-métallique.
Depuis 1994, l’esthétisme du zircone prend le dessus.
Les débuts de l’implantologie moderne commence vers les années 1930 avec des implants de formes diverse (aiguilles, spirales, plaques, …) mais sans réel succès.
En 1952, un suédois, Mr Branemark , va introduire le concept de l’ostéointégration, et en 1965, un premier patient est implanté.
La première exploitation commerciale démarrera en Suède avec la création d’une société, devenue en 1981, Nobel Biocare.
Depuis, cette technique révolutionnaire va se diversifier dans le monde, et atteindre une efficacité et une fiabilité exceptionnelle.
L’innovation actuelle met sur le marché des implants esthétiques en zircone, mais qui doivent encore récolter la confiance des praticiens avant de détrôner les implants en titane.
Vers les années 1850, des firmes de fabrication d’équipements dentaires permettront l’installation des premiers cabinets. Le monde dentaire est en continuelle évolution : aujourd’hui les couronnes dentaires en céramique sont fabriquées par fraisage automatisé, les empreintes sont réalisées par empreinte optique, et demain ?…
La patronne des dentistes.
Saint Apolline d’Alexandrie fut une martyre chrétienne des Romains qui refusa de blasphémer l’image du Christ en l’an 250.
Elle fut lapidée, la mâchoire et les dents brisées, et suite à une distraction de ses bourreaux, courut se jeter dans les flammes de son bûcher.
Devenue patronne des dentistes, elle sera invoquée contre les maux de dents. Depuis, sa mémoire est fêtée le 09 février.
Les débuts de l’anesthésie....
La suppression de la douleur lors des opérations devient un dilemme pour le secteur médical.
Les premières anesthésies démontrées en publique par le dentiste Horace Wells vers 1844, seront avec du gaz hilarant (protoxyde d’azote). Mais sans grand succès.
Viendront en 1846 les anesthésies à l’éther ou au chloroforme avec William Thomas Green Morton.
Le gaz hilarant ne sera remis à l’honneur bien plus tard, que par l’association entre un montreur de spectacle et le dentiste J.H. Smith.
Cette méthode « d’endormissement externe » va s’améliorer dans les années 80, en associant du dioxygène (MEOPA), utilisée encore de nos jours à l’hôpital pour soigner des enfants, et même des adultes, difficiles à prendre en charge dans un cabinet dentaire privé.
Les premières anesthésies locales par injection dateront du début du XXe siècle, suite au développement des différents anesthésiques, la procaïne avec de l’adrénaline (Novocaïne, Spinocaïne…), la lidocaïne (Xylocaïne), la mépivacaïne (Carbocaïne), la prilocaïne, la bupivacaïne (Marcaïne) et l’articaïne.
La radiographie dentaire.
Il y a -600 ans avant J-C, débuta les prémices de l’électricité.
D’abord l’électricité statique, lors du frottement de certains matériaux dont l’ambre jaune (dont la racine grecque « êlektron », donnera le mot « électricité »), ensuite le magnétisme et le développement de la boussole (dont le fonctionnement sera mieux compris dès le XVIIe siècle), permettront de mieux comprendre le phénomène et d’avancer dans le développement des premières « machines électriques » sur base de l’électricité statique par frottement et ensuite la découverte d’émission de lumière.
La fabrication du « tube de Crookes » (Tube à rayon cathodique) va montrer qu’un courant électrique à haute tension qui traverse le gaz résiduel sous basse pression à l’intérieur du verre, va émettre un rayonnement d’électrons qui frappe le fond du tube. Mais personne ne s’imagine qu’un autre faisceau invisible est aussi diffusé.
En 1895, Wilhelm Röntgen étudie le tube en le faisant fonctionner dans l’obscurité pour observer le franchissement de la lumière à travers le verre et remarque que même en recouvrant le tube d’un cache, une projection se fait sur un écran placé à distance, même si on intercale des objets.
Il a découvert des rayons qui pénètrent la matières : il va les nommer « X » (l’inconnue en mathématique).
Deux semaines à peine après la présentation à la Société Physico-Médicale, il réalise la première radiographie dentaire, avec le Dr Walkhoff.
➔ A l’époque, il fallait déjà rassurer le patient pour prendre une radio ! L’ émission d’une lumière jaune et des étincelles s’échappant du tube, l’odeur des acides des batteries de piles et de l’ozone produit, la chaleur ambiante, le bruit de l’interrupteur de la bobine avec ses vibrations, l’irradiation invisible de toute la pièce, et le tout sans bouger pendant 25 minutes !!
Il a été rapidement compris que le temps de pose devait être réduit, ce qui se fut déjà en 1905, où le temps de pose a été réduit à 2-3 minutes et ensuite, amené à quelques secondes.
Mais la méconnaissance à l’époque de la nocivité des rayons va entraîner de nombreuses lésions et décès chez les patients, et des praticiens qui tenaient le film radio en main.
La « radioprotection » va alors se développer pour sécuriser la prise des clichés.
La technique de prise continuera à évoluer jusqu’à la sortie du premier appareil à panoramique intraoral en 1934 par un japonais, Numata.
A la fin des années 1980, la technique intraorale de l’époque sera abandonnée suite à des doses trop élevées pour évoluer vers les appareils sophistiqués d’aujourd’hui.
Quelques notion de radioprotection
C’est quoi la radioactivité ?
Nous sommes tous constitués et entourés de matière, et cette matière est faite d’atomes. Au cœur de ces atomes, il y a un noyau autour duquel gravitent les électrons. Certains noyaux sont instables et demandent à se stabiliser, et pour se faire, ils vont dégager une énergie sous forme de rayonnements : c’est la radioactivité.
Dans une maison ou à l’extérieur, nous sommes donc soumis à une radioactivité naturelle.
Pour mesurer l’impact de la radioactivité sur les êtres vivants, on utilise le millisieverts (mSv). Notre corps émet aussi une radioactivité estimée à 0,25 mSv.
L’émission d’une dose de 1 mSv n’est donc vraiment pas à craindre pour notre santé.
On estime que la radiation annuelle environnementale est de 3-4 mSv/an ( 0,009 mSv/jour), soit 20% des doses médicales.
Les effets néfastes s’observent au-delà de 100 mSv, et il en faut plusieurs pour induire des lésions mortelles à court terme.
Impact de la radiation dans un cabinet dentaire
Aujourd’hui, la connaissance des effets de la radiation on conduit l’installation en Belgique, d’un organisme de contrôle : l’Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire (AFCN).
Tous les cabinets dentaires sont soumis à une obligation de contrôle régulier de ses installations radiologiques avec l’utilisation d’appareils aux normes.
- 1 petite radio délivre en moy. 0,001 mSv soit 3h d’exposition à l’extérieur
- 1 radio panoramique délivre en moy. 0,01 mSv soit 10 petites radios ou 1⁄2 journée à l’extérieur
- 1 radio CBCT (3D) délivre en moy. 0,3 mSv soit 1 vol transatlantique
➔ Comparé à 1 scanner qui délivre 1,6 mSv
Tout est une question de dose accumulée dans le temps : plus le temps d’exposition est court et la période sans irradiation artificielle est longue, plus les cellules ne garderons aucun dommage après réparation.
Les appareils modernes dont nous disposons sont réglés sur la « Dose Minimale Efficace » et seront toujours employés dans un but essentiel de diagnostic, aider à orienter un choix de traitement en cas de pathologie. Toutefois, il est utile de réaliser un bilan radio tous les 2-3 ans, car même sans symptômes, on peut découvrir de manière fortuite, des lésions tout à fait inattendues.
- Pour l’examen annuel « de routine », 2 petites radios peuvent être suffisantes.
- Pour un examen plus complet après 2 – 3 ans , ou demandant une planification de traitement (soins de carie, traitement de racine, extraction complexe ou dent de sagesse, prothèse), des petites radios et/ou une panoramique seront nécessaires.
Vu les limitations de remboursement, nous demandons au patient d’apporter son ancienne radio si elle date de moins de 2 ans, sinon elle sera à sa charge.
- Pour diagnostiquer des lésions récidivantes, l’extraction de dent de sagesse mal positionnée, ou pour la planification de pose d’implant, un cone beam sera nécessaire.
Le « cone beam », comparable à un scanner, permet d’obtenir la représentation numérique en 3D d’une partie des mâchoires.
Il offre des données sous la forme d’un volume cylindrique projeté par un faisceau conique. Il est 2 à 4 fois moins irradiant car il fait une seule rotation autour du patient. Le scanner, lui, émet un faisceau très fin vers plusieurs capteurs et doit tourner plusieurs fois pour réaliser toutes les coupes nécessaires
L’histoire du dentifrice.
C’est dans un manuscrit égyptien du IVe siècle avant J-C que l’on retrouve les premières références d’un dentifrice : un mélange de sel, de poivre, de menthe et d’iris.
Un autre mélange était du miel, de poudre de fruit de palmier et de terre de plomb verte. On y ajoutait aussi de la cendre et d’argile. Contre la mauvaise haleine, une base de cardamone et de plantes odoriférantes.
Le terme dentifrice est issu du latin « dentifricium » : dentes « la dent » et fricare « frotter ».
Dans l’Antiquité, on utilisait la racine du Salvadora persica, le siwak, utilisée à mâcher ou comme brosse à dent.
Les grecs et les romains ajoutaient des abrasifs comme de la pierre ponce, de la poussière de marbre, des coquilles d’huîtres broyées, de la poudre d’os ou calciné.
Au Moyen-Âge, le dentifrice reste une base de poudre à appliquer avec un linge, et jusqu’au XVIIe siècle, l’urine humaine ou animale fermentée, reste très prisée pour son effet désinfectant et blanchissant.
Durant la période de l’aristocratie, on ne cherchait pas à supprimer les odeurs corporelles (dans certaines bourgeoisies, on ne pouvait pas se laver), mais simplement à les masquer.
Les parfums corporels et les désodorisants buccaux à base de cannelle, clou de girofle, fenouil, menthe et anis, pour les plus privilégiés, allaient bon train. Pour les autres, l’urine et le tabac permettaient de parfaire l’hygiène buccale.
A partir des années 1800, plusieurs recettes vont se succéder en conservant des ingrédients de base : cannelle, rose, girofle en poudre (pour aromatiser), de cochenille en poudre (pour colorer les gencives en rouge et accentuer la blancheur des dents), crème de tartre issu de la vinification, bicarbonate de soude, alun (pour lutter contre le pH de la salive), carbonate de chaux, corail porphyrisé (pour absorber les odeurs fétides), le tout à appliquer au doigt.
Le dentifrice avait jusqu’ici, surtout un but esthétique et désodorisant, mais la notion d’hygiène ne fut abordée que vers 1889, sous l’influence de l’œuvre de Pasteur.
Au XIXe siècle, apparait le premier dentifrice moderne avec l’ajout de savon !
En 1850, l’américain J. Rand créé un dentifrice à base de craie et de savon aromatisé à la menthe.
Le dentiste Washington Sheffield va s’inspirer des tubes de peinture, pour créer le premier dentifrice en tube souple en étain. La pâte sera rendue possible en utilisant de la glycérine. Cette idée sera reprise par Colgate qui commercialisera la pâte dans des pots de porcelaine.
En 1893, un couple de parisien décide de vendre la « poudre de dentifrice américaine » et utilise l’image de leur fils chanteur lyrique pour accroître le succès de vente. Ce dentifrice « Email Diamant » est encore commercialisé de nos jours dont l’atout est de contenir des réflecteurs de lumière et une teinture rouge pour les gencives.
En 1896, Colgate vend le 1er dentifrice conditionné dans un tube en étain, qui sera remplacé par un tube en plastique, plus facile à emporter par les militaires durant la 1ère guerre mondiale. Les poudres seront alors progressivement abandonnées.
Durant le XXe siècle, et sous les conseils de professionnels, les composants trop abrasifs du dentifrice ainsi que le « Savon Dentifrice » vont être de plus en plus contestés.