Soins & Esthétique

Dentaire Davin

Les douleurs orales d’autres origines.

Les dents de sagesse.

Si la dent de sagesse est bloquée et ne sais pas bien sortir, la douleur peut être intense dans le fond de la bouche, avec irradiation sur les autres dents ainsi que dans le bas de la mâchoire et vers l’oreille.

  • Soit la dent ne sait pas sortir par manque de place et provoque une douleur dans la mâchoire et/ ou aux dents voisines

 

 

  • Soit la dent a commencé à percer favorisant l’entrée des germes sous le capuchon de gencive provoquant une grosse inflammation (la péricoronarite)

 

 

  • Soit on se mord suite à la déviation de la dent, soit à l’absence de contact avec son antagoniste

EN ATTENDANT UN RENDEZ-VOUS EN URGENCE :

  • Brossage minutieux de la zone
  • Bain de bouche ou spray 2x / jour avec du Perio-Aid ou Corsodyl
  • Prendre analgésique / anti-inflammatoires: Paracétamol / Ibuprofène 

TRAITEMENT :

  • en cas de péricoronarite, un nettoyage et une désinfection seront réalisés, avec éventuellement la résection sous anesthésie locale légère du capuchon de gencive
  • le dentiste évaluera si les dent de sagesse doivent vraiment être retirées

Les douleurs de l’articulation temporo-mandibulaire (ATM).

Les deux articulations (gauche et droite) relient la mâchoire inférieure au crâne.  Pour bien fonctionner, elles doivent être mobile de manière synchronisée lorsque l’on mastique, lorsque l’on parle, ou que l’on bâille. La pression de la mâchoire lorsque l’on sert les dents, peut être extrême et cela est permit suite à l’absorption des forces par le disque articulaire.

Quand on ouvre légèrement (de 0 à 2 cm), il y a juste une rotation du condyle dans la fosse.

Quand on ouvre plus fort (entre 2 à 5 cm), il y a une translation du condyle vers l’avant.

 

 

 

Dans les conditions normales, le disque suit le condyle dans tous ses déplacements, et cela sans bruit , sans claquement, sans douleur.

Si la coordination entre les deux articulations ne se fait plus, le disque (ménisque) peut se déplacer ou être endommagé et entraîner des troubles de l’articulation temporo-mandibulaire (ATM).

 

OUVERTURE NORMALE

Le ménisque (en rose) avance en même temps que le condyle à l’aide des ligaments (en rouge) et des muscles (lignes noires)

Sans bruits – sans douleur

LUXATION (déplacement) DU DISQUE AVEC REDUCTION

« LUXATION REDUCTIBLE  »

Au repos : le ménisque se trouve déjà en avant du condyle et n’assure donc pas la protection des surfaces articulaires et des os du crâne

A l’ouverture : quand le condyle capture le ménisque, un bruit peut s’entendre ( + douleur éventuelle)

Les ligaments à l’arrière sont trop distendus.

LUXATION DU DISQUE SANS REDUCTION

 “LUXATION NON REDUCTIBLE ”

A l’ouverture, le condyle n’attrape pas le ménisque qui reste poussé en avant et est écrasé.

Souvent sans bruit mais ouverture limitée

Les ligaments sont étirés en permanence.

NON INFLAMMATOIRE : arthrose (applatiss. de la fosse)

Le + souvent (surcharges articulaires)

INFLAMMATOIRE : arthrite rhumatoïde (âgés) et arthrite juvénile idiopathique (jeunes) 

(destruction de l’articulation) Facteurs génétiques et environnementaux (tabac, poussières,…)

QUE FAIRE SI LA MÂCHOIRE SE BLOQUE A L’OUVERTURE?

Il faut réduire la luxation en faisant une manipulation pour pouvoir refermer ; l’idéal est de se faire aider.

  1. A l’aide des pouces appuyés sur les molaires, et les autres doigts sous la mâchoire, tirer la mâchoire inférieure vers le bas et vers l’avant tout en poussant plus les pouces vers le bas
  2. Ensuite dans un mouvement de bascule d’avant en arrière avec les pouces, repousser doucement vers l’arrière
Les causes des troubles de l’ATM
  • un traumatisme (un coup, un accident)
  • le serrement répété des dents ou le grincement, souvent inconscient durant le sommeil
  • les tocs tels le rongement des ongles, l’intérieur des joues, des lèvres, …
  • la mastication constante de chewing-gum
  • la respiration buccale : la tête est plus projetée vers l’avant avec répercussion sur toute la colonne
  • le stress
  • des maladies articulaires dégénératives :
    • l’arthrite
    • l’arthrose
  • une mauvaise posture générale
  • une opération longue soit chez le dentiste soit sous anesthésie générale avec intubation
  • des dents douloureuse ou mal équilibrées qui seront volontairement évitées lors de la mastication
  • la perte des dents provoquant un déséquilibre de la dentition et des interférences à la mastication

Symptômes

  • difficulté masticatoire, claquement, craquement, crépitement, déviation lors de l’ouverture
  • ouverture limitée
  • douleur localisée mais qui irradie rapidement vers la mâchoire et les dents
  • douleur projetée vers l’oreille avec troubles de l’audition, vers le crâne avec des céphalées, vers la nuque, le dos,…
  • douleur à la palpation des muscles masticateur
  • grincement nocturne

Diagnostic

Radio panoramique / CBCT / IRM

TRAITEMENT :

  • prises d’analgésiques (Paracétamol / Ibuprofène) / Arnica / Baume du tigre
  • compresses chaudes pour détendre les muscles
  • privilégier le magnésium (épinards, amandes, haricots noirs, avocats, figues, bananes, chocolat)
  • éviter les aliments durs pour ne pas forcer
  • 8 /9 séances de kinésithérapie (ou ostéopathie) prescrites par le dentiste
  • réalisation d’une gouttière occlusale par le dentiste afin de reposer la mâchoire pendant la nuit
  • éviter les mouvements extrêmes tel que le bâillement
  • en cas de déséquilibre dentaire, le dentiste fera une analyse et rétablira une occlusion correcte
  • en cas d’absence de dent, le dentiste proposera de les remplacer par une solution prothétique

En général, lorsque la cause est bien diagnostiquée, les douleurs disparaîtront progressivement dans les 6 mois.
Toutefois, il sera nécessaire de ne plus malmener ses articulations à nouveau (il faut du repos !), et porter régulièrement la gouttière.

Cette gouttière thérapeutique peut faire l’objet d’une demande de remboursement par la mutuelle.

Les aphtes.

Le mot aphte provient du grec « aptein » = brûlure.

Fréquentes, ce sont des lésions ulcéreuses (fond jaunâtre ou grisâtre creusé, entouré d’un liseré rouge enflammé) retrouvées sur la langue, les lèvres, les gencives ou les joues, parfois sur le palais. Ils ne sont ni infectieux, ni contagieux.

L’origine est un petit vaisseau vasculaire qui se bouche, qui se nécrose pour laisser un creux sur la muqueuse.

Les causes  ne sont pas toujours bien déterminées, mais on peut citer :

  • stress / fatigue
  • suite au frottement accidentel : aliment dur, brosse à dent, appareil orthodontique
  • certains dentifrices contenant du Sodium Lauryl Sulfate (SLS / E487) agressif pour les muqueuses
  • certains aliments favorisent : Gruyère, Gorgonzola, alcool, café, ananas, kiwi, fruits secs, épices, …
  • sous une prothèse dentaire mal adaptée
  • traumatisme de morsure
  • sevrage tabagique
  • prédisposition génétique
  • sensibilité à des médicaments (anti-inflammatoires, Bêtabloquants, Alendronate dans l’ostéoporose,…)
  • carence en vitamine B12, zinc, fer ou acide folique
  • maladie de Crohn si associé à de la diarrhée, une perte de poids,…
  • maladie de Behçet si associé à des ulcérations anogénitales
  • autres maladies immunodépressives (HIV)
  • lors de chimiothérapie

TRAITEMENT :

Il n’y a pas de traitement spécifique sauf si une des causes citées en est bien l’étiologie.

Il faudra veiller à éviter d’activer la douleur :

  • placer du froid (un glaçon) et / ou un sachet de thé noir humidifié (effet analgésique)
  • mettre du miel ou la propolis des abeilles (actions anti-inflammatoires, cicatrisants, anesthésiantes)
  • éviter le chaud, l’acidité, les épices, ainsi que certains aliments : noix, fromages,… 
  • désinfecter en tamponnant avec de l’Isobétadine, Perio-Aid ou Corsodyl
  • stimuler la cicatrisation en appliquant du Gengigel (contenant de l’acide hyaluronique, composé naturel des tissus conjonctifs)
  • utiliser une brosse à dent souple
  • éviter le surmenage – se tourner vers des méthodes relaxantes
  • Chez les enfants : veillez à couper les ongles et qu’ils ne mettent en bouche des objets blessants  

Les douleurs sous une prothèse.

  • une nouvelle prothèse peut blesser après son placement car elle devra être adaptée aux gencives.

Après le placement, il se peut qu’après quelques jours, le dentiste doive ajuster les bords de la résine rose, en fonction des habitudes fonctionnelles et individuelles du patient 

  • une ancienne prothèse peut aussi blesser si elle placée depuis plusieurs années, car la morphologie de la gencive a changé au fil du temps, mais pas l’intrados de la prothèse !

Selon le stade où c’est contrôlé, on observera une hyperplasie de la gencive qui peut évoluer en une véritable ulcération.

TRAITEMENT :

  • si la prothèse est neuve: ne pas se décourager et contacter son dentiste pour fraiser les bords qui blessent et vérifier les éventuelles interférences musculaires. Cette reprise doit se faire de manière très précise afin de ne pas risquer de perdre de la rétention, c’est pourquoi, quelques séances de correction sont parfois nécessaires.
  • si la prothèse est ancienne : le dentiste vérifiera si elle est encore adaptable : un rebasage peut être proposé. Si elle est trop ancienne, faire une nouvelle sera conseillé.
  • si la gencive est trop défavorable pour le soutient d’une prothèse, des implants avec attaches peuvent « fixer » une prothèse amovible à la manière d’un « clips »

REMBOURSEMENT :

  • la mutuelle rembourse une nouvelle prothèse amovible tous les 7 ans
  • la mutuelle rembourse 2 rebasages sur les 7 ans d’une prothèse
  • la mutuelle rembourse 2 implants et 2 attaches dans le cas où une ancienne prothèse complète amovible est portée depuis au moins 1 an et ne tient pas.

Les différentes atteintes des tissus durs et mous de la cavité buccale.

Blessures superficielles d’origine traumatique
  • un appareil orthodontique qui blesse, une morsure suite à une nouvelle prothèse ou à une dent cassée qui coupe, un coup de fourchette, une boisson trop chaude, une irritation suite à des produits antibactériens, …
  • ligne de morsure dans la joue, ou sur les côtés de la langue, suite à des habitudes d’interposition

TRAITEMENT : Éliminer le traumatisme par un polissage de la dent qui coupe ou du fil métallique, diminuer le stress de morsure par le contrôle de l’occlusion et éventuellement le port d’une gouttière ; en cas de blessure, désinfecter localement.

Abcès dentaire (voir rubrique «  Les différentes douleurs selon l’évolution de la carie, stade 5 »)
  • L’abcès dentaire fait suite à l’infection d’une dent. Le dentiste confirmera la lésion avec une radio. Le traitement sera le nettoyage des racines et/ou de la gencive en fonction de l’origine infectieuse.

TRAITEMENT : prendre rendez-vous en urgence chez son dentiste qui aidera à évacuer l’infection dans un premier temps et prescrira un antibiotique et un désinfectant local.

Les inflammations érosives : origine médicamenteuse / utilisation de bain de bouche

TRAITEMENT : bien respecter les modalités de prise d’un médicament et éviter l’utilisation journalière abusive d’un antiseptique qui déséquilibre la flore buccale.

Les aphtes (voir rubrique concernée)
Les pigmentations

Pigmentations vasculaires rouge – bleues

Durant l’enfance,  un angiome (voir rubrique concernée) peut expliquer ces taches colorées qui s’estompent à la pression. Si la pression ne l’atténue pas, il peut s’agir d’un hématome ou pétéchie qui surviennent suite à un traumatisme mais qui disparaîtra alors au bout de deux semaines.

La maladie de Rendu-Osler :

Cette maladie vasculaire héréditaire rare se manifeste par des télangiectasies cutanées, surtout faciales, et muqueuses ainsi que des manifestations viscérales. Les risques hémorragiques associés demandent une prise en charge.

Pigmentations mélaniques brunes

Ces pigments sont de la mélanine qui est produite par des cellules de la peau et dont le rôle est la protection contre le soleil. Ces macules peuvent se retrouver un peu partout dans la cavité buccale et ne présagent pas de l’apparition d’un mélanome. 

Si la localisation est le palais, site préférentiel des mélanomes buccaux, alors une biopsie sera conseillée.

  • La pigmentation d’origine ethnique :

Une personne à la peau plus foncée due à son origine, présente une quantité plus importante de mélanocytes cutanés, qui se retrouvera également sur les muqueuses buccales.

  • La mélanose essentielle ou syndrome de Laugier-Hunziker :

Il s’agit d’une trouble de la pigmentation, rare et acquis, et d’étiologie inconnue. Elle atteint plus les femmes caucasiennes. Des parties cutanées, unguéales et génitales peuvent aussi en présenter. Hormis leur présence qui peuvent être inesthétique, ces macules ne présentent aucune risque de malignité.

  • La langue noire, villeuse ou chevelue :

Elle est due à l’accumulation de débris cellulaire, de bactéries chromogènes et de levures, et associés aux colorants alimentaires, donne une coloration qui varie du noir au brun foncé. Cet aspect est favorisé par l’action du tabac, de certains médicaments, l’usage d’antiseptique locaux et une chimio ou radiothérapie. Les papilles linguales du dos de la langue deviennent hyperkératinisées, avec un aspect chevelu. Elle peut être la source d’une mauvaise haleine, ou d’un goût métallique, mais est tout à fait bénigne. 

TRAITEMENT : Cet état fini par disparaître en adaptant les médicaments, en éliminant les bains de bouche irritants, mais surtout avec un bon brossage de langue et/ou l’application de trétinoïne (vitamine A acide), Locacid crème 0,025%, pendant 1 semaine. Ce n’est pas une candidose, donc pas d’antifongiques.

  • Le mélanome malin

La lésion est asymétrique, de contours irréguliers, et polychrome (brun, noir, rouge, bleu, blanc), petite au début puis grandit en s’épaississant ou en s’ulcérant. Le plus souvent situé au palais, parfois sur la gencive. Une lésion de plus de 6 mm fera plus penser à un mélanome qu’à un nævus. La prise en charge dans un service d’oncologie est indispensable.

Pigmentations exogènes gris-noirs

Le plus fréquent, c’est le tatouage d’amalgame présent surtout sur la muqueuse gingivale et qui a lieu lors du retrait d’une ancienne obturation. Le crayon graphite introduit en bouche chez les jeunes enfants, peut également donner ces pigmentations.

D’autres pigments proviennent de la corrosion de plusieurs métaux présentes en bouche qui, avec la salive, créent un courant électrique faisant migrer les sels métalliques. Ces macules sont inoffensives.

TRAITEMENT : En général, l’ensemble des pigmentations sont tout à fait inoffensives ; certaines s’atténuent avec le temps et ne demande aucun traitement. Si elles apparaissent dans des zones esthétiques, le laser reste la technique de choix  mais les récidives sont fréquentes. Si elles sont la conséquence de facteurs déterminés néfastes, il faudra intervenir.

Les manifestations buccale dans les maladies systémiques et infectieuses

Les anémies 

Le manque de globules rouges fait que la muqueuse buccale peut être plus pâle. D’autres manifestations comme une stomatite pseudo-membraneuse, une glossite avec dépapillation de la langue, des perlèches peuvent être observés.

La rougeole 

Cette infection virale touche principalement les jeunes enfants mais devient peu fréquente suite à la vaccination. En bouche, on peut observer la présence de taches de Koplik, petits grains blancs entourés d’un halo rouge.

La maladie d’Addison

Le dysfonctionnement des glande surrénales entraine une diminution du cortisol (hormone du stress). 

Une hyperpigmentation cutanée et des muqueuses est fréquente, associée à des douleurs abdominales et une grande fatigue.

L’érythème polymorphe

Il s’agit d’une réaction inflammatoire causant des lésions cutanées ou des muqueuses envahissantes dites « en cocarde » soit suite à la prise d’un médicament (Ibuprofène), soit suite  au herpes simplex virus (HSV) ou le mycoplasme. Des bulles rapidement transformées en ulcérations envahis les muqueuses buccales.

L’érythème polymorphe plus sévère se transforme en Syndrome de Stevens Johnson, suite généralement à la prise de médicaments, et dans une mesure encore plus sévère, en Syndrome de Lyell où le décollement brutal et massif cutané et muqueux en fait une urgence dermatologique.   

Le sarcome de Kaposi

Ce cancer de la peau entraine de multiple tache planes, de couleur foncée sur la peau et les muqueuses. Le sarcome peut être lié à plusieurs affections : HIV, immunosuppression après une greffe, ou endémique. Présence de taches pourpre au palais.

La mononucléose infectieuse

Provoqué par le virus d’Epstein-Barr, type de herpes virus, cette infection assez fréquente donne une fatigue extrême, de la fièvre, des maux de gorge, de l’adénopathie et une splénomégalie.

En bouche, on constate des vésicules et ulcérations sur les muqueuses.

L’herpès zoster ou zona

Il s’agit de la réactivation chez l’adulte plus âgé du virus de la varicelle suite à un traumatisme ou à une immunodépression, qui entraine des douleurs des zones sensitives avec éruptions de vésicules sur la peau et les muqueuses, ainsi que des maux de dents, mais que d’un seul côté car suit une distribution nerveuse. 

Si le virus touche le nerf V2, une éruption s’observera au palais, à la lèvre supérieure. 

En touchant le nerf V3, le menton, la lèvre inférieure, la commissure labiale, la gencive inférieure et les 2/3 antérieurs de la langue seront touchés par les vésicules.

L’herpangine

Causé par le virus Coxsackie du groupe A ou à Entérovirus, elle provoque, surtout chez le jeune enfant, une fièvre, un malaise général, un mal de gorge, de l’adénopathie, de la diarrhée ainsi que des vésicules et ulcérations buccales douloureuses pendant une dizaine de jours, au niveau des joues, de la langue et du palais mou mais jamais dans la partie antérieure.

Syndrome main-pied-bouche

Infection à Coxsackie virus, elle touche surtout les enfants et se manifeste par de la fièvre, un mal de gorge, un malaise général, et des vésicules et ulcérations douloureuses dans la bouche et aux extrémités.

Papillome

Le papillome buccal est du aux papillomavirus (HPV), très répandus et présentant de nombreuses formes, dont celles responsables des verrues et du cancer du col de l’utérus. Il donne une hypertrophie épithéliale ferme, non sensible, de couleur blanche à brune et pédiculé. Son excision complète évite les récidives.

TRAITEMENT : Exérèse chirurgicale et biopsie.

Hyperplasie épithéliale focale ou syndrome de Heck

Affection virale du aux papillomavirus touchant principalement les jeunes appartenant à certaines ethnies ou en déficit immunitaire. Elle se localise sur les lèvres, les joues, parfois sur la langue.

TRAITEMENT : Exérèse chirurgicale par le laser.

La syphilis 

Il s’agit d’une infection sexuellement transmissible due à la bactérie Treponema pallidum, très contagieuse. Les lésions buccales d’une syphilis secondaire sont des plaques fauchées, des érosions et des perlèches unilatérales. Le chancre lingual est retrouvé plus fréquemment dans le 1/3 antérieur de la langue se manifestant comme une lésion ulcéreuse, douloureuse avec adénopathie sous-maxillaire.

Les lésions blanches des muqueuses et de la langue

Kératose réactionnelle

Apparaît suite à une irritation chronique d’origine dentaire ou prothétique, ou chimique d’origine alimentaire (épices, chewing-gum, pastilles à sucer,…), accentué par la consommation d’alcool, de tabac, …

TRAITEMENT : Il suffit d’éliminer la cause traumatisante pour que la kératose disparaisse.

Leucoedème

Retrouvés plus fréquemment chez les personnes obèses et chez les personnes à peau colorée, il s’agit d’une variation de couleur de ma muqueuse buccale qui tend vers le blanc-gris laiteux, tout à fait bénin. 

Il apparaîtrait principalement dans des zones d’irritation, de façon bilatérale et au niveau de l’intérieure des joues. La couleur disparaît quand on étire le tissu. Pas de risque de malignité.                               

TRAITEMENT :   Le patient n’a souvent pas conscience de sa présence, aucun traitement n’est nécessaire.

Grains de Fordyce

Ces petits boutons clairs blanc-jaunes, regroupés et tout à fait inoffensifs, sont des glandes sébacées ; on les retrouve  aussi sur les bords des lèvres. Très fréquents.

TRAITEMENT : en bouche, ils sont généralement discrets et ne demandent pas de traitement.

Candidose

Il s’agit d’une mycose provoquée par le candida albicans, naturellement présent en bouche, qui se prolifère considérablement. On constate un dépôt blanc laiteux sur une muqueuse inflammatoire, avec de la dysphagie (douleur en avalant) et parfois un goût métallique en bouche.

Les causes sont nombreuses : sècheresse buccale, grossesse, prothèse dentaire, diabète, VIH, radiothérapie, médicaments( antibiotiques à large spectre, les corticoïdes, les anti-acides,…).

Chez le tout jeune enfant, la levure prendra la forme de muguet après un érythème de la langue.

Elle aura un fort potentiel de développement en cas d’immunodéficience.

Elle aura une plus grande probabilité de transformation maligne sur un terrain tabagique et/ou alcoolique associé en plus à une mauvaise hygiène.

TRAITEMENT :

  • Antifongiques (Mycostatine en comprimés, Fungizone ou Daktarin gel) pendant 1-3 semaines + bain de bouche à l’Eludril ou Isobétadine buccal ou bicarbonate de sodium. Si il y a prothèse, elle devra être brossée avec de l’amphotéricine et du bicarbonate.
  • Diminuer les aliments sucrés et fermentés (pain, fromage, bière, …), les produits laitiers et les produits acides et irritants (épices, café, thé, alcool, tabac).  Localement, utiliser pendant une quinzaine de minutes, de l’ail (antifongique et antibiotique naturel), de l’huile de coco qui est riche en acide caprylique (antifongique puissant), ou de l’aloe vera.
  • Diminuer le stress en utilisant des moyens relaxants.

Le nævus blanc 

Il s’agit d’une maladie génétique où la muqueuse buccale est hyperkératinisée, spongieux, blanchâtre, rugueuse, épaisse et plissée, non douloureux. L’aspect ne change pas en cas d’étirement du tissu. 

Elle ne dégénère jamais en malignité et ne requière aucun traitement.

Langue géographique

Tout à fait asymptomatique, non contagieux, et assez courant, ces érythèmes avec autour un liseré saillant blanchâtre sont simplement du au renouvellement du tissu qui se fait trop rapidement sur certaines zones localisées de la langue. Cette « cartographie » change de forme et de place avec le temps.

Ce phénomène peut être plus accentué dans des poussées de stress ou d’infections bucco-dentaires.

La langue dite scrotale, crevacée, plicaturée

La langue géographique peut parfois y être associée. La langue est plus volumineuse et envahie de fissures plus ou moins profondes.  Elle peut être une manifestation du stress, d’un psoriasis ou d’un diabète. L’hygiène de la langue par son brossage est primordial sous risque de donner des problèmes d’halitose.

Ces atteintes ne sont pas contagieuses et non cancéreuses, mais peuvent être héréditaires. Les zones atteintes sont plus sensibles aux aliment irritants et épicés et sont plus susceptibles d’être envahis par le candida.

TRAITEMENT : il n’existe pas de traitement pour éliminer cet aspect mais plutôt pour atténuer les éventuelles gênes dues aux levures. Un bon brossage de langue pour maintenir une hygiène correcte sera fortement recommandé. Il faudra accepter de vivre avec cette caractéristique.

La langue blanche, saburrale

Cet état peut être la conséquence de troubles gastro-intestinaux avec reflux acide et ballonnements, d’envahissement par la candidose, associés à des médicaments (antibiotiques, antihistaminiques, antidépresseurs)et à du stress ou du tabagisme. La langue est chargée et pâteuse et confère une halitose.

TRAITEMENT : Il conviendra de retrouver une hygiène bucco-dentaire optimale, avec brossage de la langue, une bonne alimentation à base de fibres (fruits et légumes), une hydratation suffisante, éviter le tabac, l’alcool, les aliments trop sucrés et gras. 

En cas de problèmes digestifs, consulter pour un traitement et revoir sa médication. Si le diagnostic s’oriente vers une mycose, le traitement sera adapté :

  • si muguet : antifongiques
  • si lichen plan : corticoïdes
  • si leucoplasie : exérèse chirurgicale au laser CO2 ou cryothérapie

Langue framboisée

La langue est recouverte d’une centaines de papilles proéminentes, comme l’aspect d’une framboise.

Elle peut révéler une pathologie grave comme la maladie de Kawasaki, maladie rare de l’enfant qui présente une vascularite systémique avec fièvre importante, des éruptions cutanées, risque cardiaque important,…

L’évolution de la scarlatine, infection du streptocoque, surtout des jeunes enfants, donne aussi cet état.

Un terrain génétique pourrait favoriser cette pathologie, surtout en Asie. 

TRAITEMENT : Hospitalisation.

Les maladies auto-immunes

L’origine exacte reste encore inconnue mais on sait qu’il existe des facteurs favorisants : stress, certains médicaments, pesticides, …

Ces maladies ne sont pas contagieuses et ne sont pas héréditaires mais peu prédisposer.

Pemphigus 

Il s’agit d’une maladie auto-immune rare qui s’attaque aux protéines de la peau et des muqueuses.

  • Pemphigus vulgaris :
    Cette maladie intra-épidermique douloureuse entraîne une perte d’adhérence des cellules épithéliales des muqueuses et formation de cloques qui se rompent. 
  • Pemphigoïde cicatricielle / des muqueuses
    Touchant préférentiellement les sujets âgés, les lésions sont ici plus profondes (sous-épidermiques) et commencent par un érythème lisse et brillant sur la gencive ou des bulles hématiques devenant érosives sous forme de « Patch » blanchâtre et adhérent.

L’atteinte de la gencive donne une desquamation dont la douleur est variable.

L’œil présente fréquemment une atteinte de type conjonctivite.

Elle peut être confondue avec le pemphigus vulgaris ou le lichen plan érosif.

TRAITEMENT : Il n’existe pas de traitement spécifique des pemphigus. On contrôlera plutôt la maladie avec de la cortisone ou des immunosuppresseurs.

Lupus érythémateux

L’atteinte buccale donne des plaques érythémateuses, érosives et ulcérées et des lésions blanches rugueuses.

Le diagnostic peut être posé si sont accompagnés des douleurs aux articulations, un érythème dans le visage, une adénopathie et une faiblesse de l’état général.

Les tumeurs bénignes et les maladies infectieuses dans la cavité buccale

Le caractère « bénin » de ces tumeurs, présente à la radio, des contours bien délimités, encapsulés, évolution locale et non envahissant, refoulement des tissus voisins mais sans destruction, pas de récidive si exérèse complète, pas de métastases.

Les kystes

  • Kystes inflammatoires : sont les plus fréquent et se forment au bout de la racine, après une infection dentaire. A son premier stade de développement, il apparait à la radio comme une petite zone plus foncée, suite à la destruction osseuse circonscrite : on parle de granulome (a).
    En absence de traitement, la lésion va grossir et devenir un kyste avec des limites bien visibles (b).
  • Kystes folliculaires : ceux-ci évolue à partir des tissus de formation des dents, généralement définitives, et souvent incluses.

On va les retrouver soit juste en-dessous ou au-dessus de la couronne, parfois sur le côté si la dent est déplacée et non verticale. En évoluant, ils peuvent refouler les dents et la corticale osseuse.

  • Kystes fissuraires ou globulo-maxillaires: ces kystes sont issus des restes tissulaires embryonnaires là où les os de la mâchoires se rencontrent. Principalement localisés entre l’incisive latérale et la canine supérieures qui restent tout à fait vitales mais peuvent être repoussées par cette masse en forme de « poire ».
  • Kyste d’éruption dentaire :
    On constate une tuméfaction de la gencive, arrondie, bleutée, lisse et ferme en regard d’une dent en éruption chez un enfant. Si la dent tarde à sortir, il faudra réaliser une petite incision pour la libérer.

Hypertrophie des gencives

  • Les causes des hypertrophies générales des gencives peuvent être diverses :
  • Au moment de l’apparition des différentes dents chez le jeune enfant
  • Au moment de la grossesse ou de la puberté suite à une modification hormonale
  • Suite à une carence en vitamine C (le scorbut)
  • Suite à la prise de médicaments (les oestroprogestatifs comme contraceptifs oraux, la nifédipine dans l’hypertension, la cyclosporine A comme immunosuppresseur, le Dihydan dans l’épilepsie,…)
  • Dans les leucémies et l’hypothyroïdie

TRAITEMENT : Déterminer et traiter la cause qui stabilisera le phénomène.

Epulis

C’est une lésion superficielle hyperplasique des gencives suite à une irritation locale bactérienne ou prothétique ou suite à une influence hormonale.

Elle est bourgeonnante, molle, plutôt arrondie, plus ou moins volumineuse, souvent pédiculé et localisé de préférence au niveau des incisives ou des molaires.

TRAITEMENT : Exérèse chirurgicale

Le granulome pyogène

C’est une excroissance sessile ou pédiculée de la gencive suite à une irritation ou à un traumatisme. Ca surface est lisse ou lobulée et souvent ulcérée, de couleur plus foncée si mature qui peut grandir rapidement. Se retrouve plus souvent chez les jeunes enfants ou pendant la grossesse.

TRAITEMENT : Exérèse chirurgicale et éventuellement, biopsie. Postposer si pendant la grossesse.

Diapneusie

C’est un excès de muqueuse de forme nodulaire, d’aspect lisse, rosé ou blanchâtre, de consistance d’abord molle puis plus dure et pédiculé en évoluant, souvent en face d’un espace entre les dents, et qui est « moulé » suite à un tic de succion.

TRAITEMENT : Exérèse chirurgicale et comblement de l’espace ou de l’encombrement par une solution prothétique ou orthodontique, et arrêt du tic de succion et mordillement.

Mucocèle

Souvent localisé dans ou près de la lèvre, c’est un petit kyste d’origine salivaire, d’aspect bleuté, mou et fluctuant à la palpation, provenant d’un mordillement (chez les plus jeunes) ou à l’obstruction d’un canal excréteur (chez les plus âgés).

TRAITEMENT : Exérèse chirurgicale.

Kyste salivaire, mucoïde ou grenouillette

Ils proviennent des glandes salivaires accessoires qui se bouchent et qui dilatent la glande et le canal

TRAITEMENT : Exérèse chirurgicale de préférence au laser.

Lipome

Tumeur bénigne du tissu graisseux peu fréquente, à surface molle et lisse, de couleur rose ou jaunâtre, sessile ou pédiculé.

TRAITEMENT : Exérèse chirurgicale.

Botryomycome buccal (granulome pyogénique ou hémangiome lobulé)

Cette manifestation est une hyper réaction de cicatrisation suite à une petite lésion, mais peut aussi être consécutif à un changement hormonal ou une prise médicamenteuse.

Souvent localisée au niveau des gencives, il peut aussi se retrouver partout ailleurs dans la bouche.

Elle est pédiculée, rouge vif, brillant et saignant facilement.

Il peut aussi se développer en nodule post-extractionnel après l’extraction d’une dent.

TRAITEMENT : Exérèse chirurgicale et biopsie afin d’écarter un carcinome.

Angiome (ou histiocytome fibreux bénin) et lymphangiome buccal

C’est une tumeur vasculaire bénigne, non dégénérescente, congénitale ou acquise, encore mal connue mais qui peut être favorisée par une irritation chronique. On observe une masse arrondie, unique ou multiple, sessile, parfois bosselé, indolore, mou, de couleur rouge-bleuâtre qui blanchit à la pression.

TRAITEMENT : Surveillance de préférence, car l’exérèse chirurgicale entraîne beaucoup de saignement ; le laser est ici plus indiqué. Des hémorragies très importantes suite à des extractions pourraient être dus à des angiomes inclus dans le ligament alvéolodentaire impossible à diagnostiquer avant. Pour le lymphangiome ,au départ des vaisseaux lymphatiques, l’exérèse sera réalisée en cas de gêne.

Torus / exostose

Il s’agit de proéminences osseuses, dures,  assez fréquentes, retrouvées plus souvent au niveau du palais ou du côté lingual de la mâchoire inférieure. Ils peuvent être aussi de petits « boutons » durs apparaissant sur la gencive. Ils ne posent généralement aucun problème mais peuvent être parfois gênant, surtout en cas de port d’une prothèse.

Améloblastome

C’est une tumeur bénigne rare, dont l’origine sont les cellules de fabrication de l’émail qui ont perdu leur fonction primaire. Elle envahit l’os des mâchoires, et plus fréquent à l’inférieur et en postérieure. La zone gonflée est dure à la palpation, non inflammatoire. On peut observer aussi un gonflement indolore de la face. Les dents sont bien vivantes. A la radio, elle montre une image en «  bulles de savon ». Unilatéral chez l’adulte, bilatéral chez l’enfant en cas de chérubisme (maladie génétique avec une déformation osseuse des mâchoires).

Odontome

Tumeur bénigne rare, considérée comme une dent surnuméraire mal formée dans l’os. Souvent asymptomatique, parfois avec une protubérance osseuse. Généralement l’odontome est localisé au niveau de la canine, et montre à la radio un amas de tissu dentaire calcifié, pouvant perturber l’éruption des dents chez l’enfant.

Myxome odontogène

Tumeur bénigne rare débutant dans les tissus mous, ou dans l’os des maxillaires, de consistance ferme, pédiculé ou sessile, et recouvert d’une muqueuse normale. L’évolution est lente et peut être assez destructrice.

Plus fréquent à la mâchoire inférieure et en région prémolaire. A la radio, on voit une image en « nid d’abeille » blanchâtre. A la palpation, c’est plutôt mou (donc différent de l’améloblastome).

Cémentoblastome

Tumeur bénigne rare, dense et arrondie, constituée de cellules productrices de cément, isolée à l’apex d’une molaire ou prémolaire inférieure chez l’adulte, et découverte de manière fortuite à la radio, ou provoquant une douleur et/ou voussure sur la gencive. 

Lacune de Stafne

Il s’agit d’un défaut de développement de la glande salivaire submandibulaire, uni- ou bilatéral, localisée vers le bas de la mâchoire inférieure, de forme arrondie.

Fibrome cémato-ossifiant ou périphérique

Tumeur bénigne rare touchant plus souvent l’adulte jeune, elle est souvent localisée en postérieur de la mâchoire inférieure. Asymptomatique ou déformante du relief osseux.

TRAITEMENT :

  • assurer régulièrement une désinfection de la zone 
  • en cas de bord coupant d’une dent ou d’un appareil, placer un morceau de cire en attendant que le dentiste puisse repolir le tranchant
  • le dentiste vérifiera le type de lésion : soit il procèdera à l’excision de la zone si le diagnostic bénin est bien posé, soit, en cas de doute il réfèrera à un stomatologue.
Les lésions précancéreuses

Ces lésions sont les premiers signes d’alerte d’un cancer. Les facteurs prédisposant sont le tabagisme, l’alcoolisme, une carence vitaminique, une immunodéficience. Il y a des lésions blanches et des lésions rouges.

Leucoplasie

Ces lésions proviennent d’une anomalie de la kératinisation dont les origines peuvent être nombreuses. Pouvant être potentiellement cancérigènes, il faudra toujours réaliser une biopsie afin d’écarter tout risque de malignité. L’anamnèse recherchera d’éventuelles d’autres localisations (génitales ou anales). Plage blanchâtre qui ne se détache pas et qui est un excès de kératine, que l’on peut retrouver un peu partout sur les muqueuses buccales. Le tabac est en est principalement la cause, et est potentialisé par l’abus d’alcool.

L’aspect inhomogène de la leucoplasie est plus susceptible de tourner en malignité : tachetée, nodulaire, verruqueuse, de couleur rougeâtre. 

La leucoplasie peut être dite « chevelue» : plus rare, associée à une infection du virus d’Epstein-Barr  ou du virus de l’herpès 4 , qui se retrouve sur le bord latéral de la langue, bilatérale et symétrique. Elle touche principalement les malades en syndrome d’immunodéficience acquise (sida).

Lichen plan 

Il peut prendre au début, un aspect en réseau avec des lésions blanchâtres en stries, ou d’aspect papuleux, bilatérales, souvent dans les joues. Il évoluera vers une forme érosive sous forme d’un placard érythémateux, irrégulier qui peut évoquer un caractère malin.

Après plusieurs années, il peut donner une forme atrophique, lisse, dépapillée qui présente un risque accru de transformation carcinomateuse. Fréquemment asymptomatique au début, des douleurs apparaissent avec l’évolution. Non contagieux.

La dégénérescence du lichen plan est favorisé, par le manque d’hygiène, le stress, la consommation de tabac et alcool. Les amalgames dentaires peuvent également être des facteurs irritants.

L’érythroplasie

C’est la formation anormale d’une zone rouge ou d’un groupe de tache rouge sur la muqueuse, lisse ou surélevée et saigne au frottement.

Le mélanome buccal

Cette tumeur rare se développe à partir des cellules pigmentaires. L’étiologie est incertaine mais des microtraumatismes répétés et une prédisposition génétique peut la favoriser.  Son pronostic n’est pas bon car évolue facilement vers la malignité.

TRAITEMENT : Vu leur haut potentiel de transformation maline, ces tumeurs devront faire l’objet d’une biopsie et d’une exérèse chez la personne est à risque.

Les tumeurs malignes de la cavité buccale

Le caractère «  malin » d’une tumeur, présente à la radio des contours mal délimités, non encapsulés, envahissants, destructeurs des tissus voisins, récidivants en cas d’exérèse et métastasiques (ganglions). Il s’agit du cancer de la mâchoire faisant partie des cancers des voies aéro-digestives supérieures, qui peut envahir l’os, les cartilages et les muqueuses buccales.

D’autres cancers situés ailleurs dans le corps (cancer du sein, des reins, …) peuvent donner des métastases qui envahissent les mâchoires. Des symptômes comme des douleurs, un endormissement des tissus, un gonflement récent amènent les patients à consulter parfois un peu tard.

Il faut toujours être attentif à des signes précurseurs tels que un mauvais goût ou une mauvaise odeur dans la bouche, une difficulté d’avaler, de parler, des ganglions gonflés sous la mâchoire inférieure. Les facteurs favorisant le développement de ce type de cancer sont les personnes âgées de plus de 40 ans avec  une consommation d’alcool, de tabac, de drogue, une prothèse mal adaptée depuis longtemps,… Les personnes qui fument et qui en plus, sont consommateurs réguliers d’alcool, présentent 35 fois plus de risque de développer un cancer buccal !

Plus le diagnostic se fera tôt, plus on a des chances d’avoir une tumeur de petite taille (stade 1 ou 2, de maximum 4 cm) et un bon pronostic de taux de survie. Une tumeur plus évoluée et de taille supérieure à 4 cm, donne un taux de survie de 40 % à 5 ans !

Carcinomes épidermoïdes ou spinocellulaire

Ces tumeurs, rares, sont issues des cellules épithéliales (langue et plancher, palais, joues, amygdales,…). On retrouve une tuméfaction douloureuse et de la paresthésie, plus souvent à l’os maxillaire supérieur. L’invasion des tissus mous va évoluer avec l’invasion des os.

On peut retrouver différent aspect : ulcéreuse, bourgeonnant, ulcéro-bourgeonnante. A la palpation, la base est indurée. Et ceci n’est que la partie visible de « l’iceberg » !

Sarcome odontogènes

Ces tumeurs sont issues des cellules du tissu conjonctif (os, cartilage, …), plus profondes dans les tissus, et donc beaucoup plus envahissantes. Plus fréquente à la mâchoire inférieure.

Ostéosarcome

Cette tumeur osseuse survient chez des patients âgés entre 10 et 20 ans, et débutent généralement ailleurs dans le corps (les os longs), mais peut donner des signes à la mâchoire inférieure et au palais.

Chondrosarcome

Cette tumeur est d’origine cartilagineuse et touche plus les patients âgés au-delà de 40 ans.

Au maxillaire, les zones touchées sont le palais et la région alvéolaire antérieure, et à la mandibule, se sont l’articulation temporo-mandibulaire, la symphyse mentonnière et la région prémolo-molaire.

TRAITEMENT : ces cancers feront l’objets de chirurgie pour enlever la tumeur et selon le stade, de chirurgie de reconstruction si la perte est importante, ainsi que de radiothérapie / chimiothérapie. 

Les ostéites et ostéomyélites chroniques

Ce sont des atteintes inflammatoires du tissus osseux qui touchent la corticale (ostéite), la médullaire (ostéomyélite) ou les tissus mous. Plus fréquente à la mâchoire du bas (mandibule) qui est moins vascularisée que le maxillaire qui est plus spongieux.

L’origine peut être une dent infectée, une tumeur surinfectée, suite à un acte iatrogène de soins, une mycose, une infection sanguine,…

Les facteurs prédisposant sont le tabac, l’alcool, les maladies immunitaires, la malnutrition, …

Il existe différente forme :

  • Ostéite condensante : souvent rencontrée à l’apex des dents suite à une infection du canal pulpaire, il serait dû à une hyperactivité ostéoblastique des cellules fabriquant l’os. Souvent asymptomatique et découvert à la radio.
  • Ostéite diffuse sclérosante : est fait suite à une ostéomyélite non traitée, et entraîne une transformation osseuse avec des zones dense et des séquestres. Elle provoque des douleurs récurrentes, une tuméfaction, une fistule et suppuration, et parfois des paresthésies labiales intermittentes.
  • Maladie de Paget : on remarque une accélération du remaniement osseux, complètement anarchique, provoquant une déformation progressive des os et favorisé par une prédisposition génétique et peut-être également une intervention virale. Plus fréquente chez les hommes de plus de 50 ans.

Les os du crâne sont plus fréquemment atteints. A la radio, on observe une résorption osseuse en « flamme de bougie » ou en « V ». On assiste à des douleurs mécaniques, une surdité progressive, une déformation osseuse, un élargissement du crâne, des céphalées,…

L’ostéonécrose des maxillaires

Elle a été décrite pour la première fois au XIXe siècle, dans des manufactures d’allumettes qui manipulaient le phosphore blanc entraînant des plaintes de douleurs aux mâchoires.

L’évolution conduisait à l’apparition de cancer, tel que l’ostéosarcome.

Les mêmes effets avec l’absorption de radium par les os chez les peintres de cadrans lumineux, ont conduit à reconnaître cette atteinte comme maladie professionnelle.

On observe une mort du tissu osseux suite à un manque de vascularisation et d’une infection qui conduit à exposer l’os dans la cavité buccale avec absence complète de protection muqueuse.

Des facteurs prédisposent à l’apparition de ces lésions très problématiques. Les principaux sont :

  • la prise de bisphosphonates dans l’ostéoporose et la maladie de Paget (voir rubrique concernée)
  • une radiothérapie de la tête et du cou dans le traitement des carcinomes : l’ostéoradionécrose qui en découle fait suite à la destruction des tissus sains (mous, durs, glandes salivaires), en plus des cellules tumorales.

AVANT TOUTE RADIOTHERAPIE OU PRISE DE BISPHOSPHONATES

Faire vérifier sa bouche et ses dents ! Les dents cariées non mobiles devront être soignées et les dents mobiles, même  exemptes de carie, devront être extraites. Les prothèses qui blessent devront être adaptées.

Les sinusites.

Origines des sinusites

Les sinusites sont des inflammations de la muqueuse sinusale, pouvant s’infecter si non traitées.

Les sinus étant très proches des racines des molaires / prémolaires, un problème dentaire peut se répercuter dans ces cavités aériennes ; une sinusite unilatérale qui se prolonge et est résistante à un traitement, et si de plus, elle coïncide avec une infection dentaire récente, il faut y penser.

Les causes d’origine dentaire, soit dues à une nécrose et/ou infection dentaire ou parodontale, soit dus à une cause iatrogène après un traitement,  entrainent un épaississement de la muqueuse sinusale mais qui reste généralement localisé dans le fond du sinus et va rarement infecter toute la partie interne.

Les causes iatrogènes 
  • lors d’une dévitalisation : mauvaise désinfection des racines ou dépassement de la pâte d’obturation
  • lors d’une chirurgie implantaire: dissémination du produit de comblement osseux, ou émergence excessive de l’implant dans la cavité sinusienne
  • lors d’une extraction dentaire : fracture d’un bout de dent qui migre dans le sinus ou mauvaise gestion d’une communication bucco-sinusale

TRAITEMENT :

  • faire vérifier par son médecin traitant ou un orl qui donnera un traitement conservateur (souvent d’origine virale), voire des antibiotiques en cas de surinfection
  • en cas de récidive et résistant au traitement conventionnel, faire vérifier l’état des dents ; une dent infectée et nécrosée, ou dévitalisée, peut être en cause
  • un examen radiologique (panoramique ou cbct), confirmera une origine dentaire et pourra ainsi envisager le bon traitement.
Le volume du sinus varie avec le temps

Le volume du sinus va dépendre de la quantité d’air qui y rentre lors de la respiration nasale et des structures  anatomiques avoisinantes, qui freinent son extension. En bas, c’est la présence des racines des dents qui maintient le sinus à « sa place ».

Si une dent postérieure est perdue ( donc absence de ses racines),  l’os qui entourait la dent va se résorber et disparaître au fur et à mesure du temps : reste un os plus faible qui ne saura plus résister à la pression de l’air dans le sinus qui s’étend vers le bas. Ce phénomène s’accentue avec le temps ce qui pose un problème de hauteur osseuse dans la décision de la pose d’un implant pris tardivement.

PREVENTION :  Dans la mesure du possible, prévoir le remplacement de la dent perdue au moment de sa perte, idéalement avec un implant qui sera le seul moyen de redonner la résistance osseuse à l’expansion volumétrique. Si la hauteur restante est insuffisante (en 1), soit de <5 mm, il faudra prévoir remettre du Biomatériau osseux (en 2) (voir rubrique Sinus Lift) avant la pose de l’implant (en 3) .

Les douleurs posturales.

L’ensemble de notre squelette est une véritable chaîne où chaque étage de notre corps va déterminer la bonne position des étages suivants. Là encore, le contact entre les dents, entre en ligne de compte.        

L’occlusion dentaire va ainsi influencer la posture de l’individu.

Les différents rapport entre les mâchoires et la posture

Les différentes classes dentaires

  • La Classe I (« la normalité »)
    Les incisives supérieures sont en contact vers l’avant avec les incisives inférieures le corps est droit et harmonieux.
  • La Classe II – 1 / La Classe II-2
    Les incisives supérieures sont avancées et la mâchoire inférieure est trop en arrière : on a un décalage horizontal important entre les incisives et perte de contact. Les incisives supérieures sont inclinées vers l’arrière et la mâchoire inférieure la posture est plus en avant est trop en arrière, ce qui entraîne un recouvrement des incisives inférieures
  • La classe III (les prognathes)

    Les incisives inférieures viennent en avant des incisives supérieures la posture est plus en arrière  Dans les cas sévères de malocclusion, le traitement orthodontique sera aidée par de la chirurgie maxillo-facial qui pourra intervenir directement sur les bases osseuses. Des rapports correct entre les dents auront des bases osseuses en position plus favorable avec moins de répercussion négative sur toute la chaîne osseuse et musculaire.

Déviation de la ligne médiane

En cas de douleur de tête, de nuque, de dos, ou tout  autre zone musculaire, on a tendance à consulter son kiné/ostéopathe qui pourra soulager de manière efficace. Mais trouver l’origine, est encore mieux ! Il ne faudra pas négliger la dentition et faire vérifier qu’elle soit bien équilibrée. Ainsi, en réadaptant tous les étages du corps, le problème pourrait être résolu. Maintenant, l’occlusion ne permet pas non plus de toujours expliquer la source du problème, car des adaptations de notre corps peuvent atténuer les symptômes .

L’articulé dans le sens transversal

Les douleurs myofaciales.

Les mâchoires présentent des zones d’insertion des muscles qui interviennent dans les mimiques, le langage, la mastication, la déglutition. En cas de dysfonctionnement des muscles, ou au contraire, un dysfonctionnement  des dents ou des mâchoires, comme les systèmes sont liés entre eux, il a y aura une transmission des malfonctions.

SYMPTÔMES :

  • douleur / tension dans les muscles masticateurs (ptérygoïdiens médiaux et latéraux, temporaux et masséters)
  • douleur à la tête, dans le cou et parfois dans le dos
  • bruxisme (grincement des dents)
  • déviation de la mâchoire à l’ouverture

TRAITEMENT :

  • antalgique (Paracétamol/ Ibuprofène) / décontractant musculaire
  • séances de kinésithérapie 
  • vérification de l’occlusion
  • réalisation d’une gouttière occlusale nocturne par le dentiste

Les douleurs neuro-faciales.

La face présente une innervation neuro-sensitive très importante provenant du nerf trijumeau dont l’origine si situe à partir d’un gros ganglion logé du côté de la tempe. Une manifestation sensitive au niveau du visage, des mâchoires ou des dents, peut renseigner sur une atteinte neuronale située plus en amont. 

Atteinte du côté temporal chez la personnes âgée

La maladie de Horton

Il s’agit d’une inflammation de la paroi des artères (artérite inflammatoire), souvent au niveau des tempes, plus fréquente chez les personnes âgées. Elle agirait comme une maladie auto-immune.

SYMPTÔMES :

  • maux de tête, fièvre
  • perte de poids
  • sensibilité du cuir chevelu
  • faiblesses, douleurs et difficultés masticatoires (claudication des mâchoires)

RISQUES :

  • atteinte de la vision jusqu’à la cécité
Douleur faciale d’un seul côté 

SYMPTÔMES :

  • mal de tête, parfois irradiant vers le côté latéral de la mâchoire et vers la nuque
  • perte de vision transitoire d’un côté

Accompagnés parfois du Syndrome de Horner ( lésion de la carotide interne : thrombose ou traumatisme)

  • douleur d’un seul côté de la face
  • rétrécissement important d’une pupille (myosis), d’une paupière tombante
  • transpiration du côté touché

RISQUES:

  • Accident vasculaire
Douleur faciale avec paresthésie (perte de la sensibilité, fourmillement, engourdissement)

La névralgie du trijumeau

Le nerf trijumeau (le nerf n° V) est un volumineux nerf qui assure l’innervation des 3 étages de la face (sensitif pour la partie orbiculaire V1 et la mâchoire supérieure V2, sensitif et moteur pour la mâchoire inférieure V3).  Cette manifestation peut être due à la compression du nerf par une artère intracrânienne ou suite à une sclérose en plaque, une tumeur,  un anévrisme, un zona, …

Ce sont généralement les personnes âgées de plus de 50 ans qui peuvent en souffrir.

SYMPTÔMES :

  • douleur intense, soudaine et courte, sur une moitié du visage (tics douloureux au départ d’une zone gâchette) en mangeant, en se brossant les dents, en souriant,..
  • le V2 est plus souvent touché : sous l’œil, aile du nez, lèvre supérieure    
  • le V3 parfois : menton, mâchoire inférieure
  • le V1, plus rarement

L’hypertension intracrânienne : 

Il s’agit d’une augmentation de la pression dans le crâne dont l’origine est mal connue. Il est observé entre autre, que les sinus veineux du crâne qui servent au drainage, sont plus petits. Le sang circule plus lentement, s’accumule, ce qui favorise cette augmentation de pression.

SYMPTÔMES :

  • douleurs de la face subites (avec ou sans paresthésies)
  • céphalées violentes, crises épileptiques
  • nausées, vomissements
  • acouphènes, vertiges
  • œdème papillaire bilatéral vu à l’auscultation ophtalmique

Sclérose en plaque : 

Il s’agit d’une maladie auto-immune lente qui attaque le système nerveux central en altérant la transmission des influx nerveux.

SYMPTÔMES :

  • manifestations buccales : paresthésie de la face, d’une partie de la langue, des chocs électriques à la mastication, à l’ouverture
  • paresthésies des extrémités, maladresse d’une main ou d’une jambe
  • troubles visuels
  • troubles émotionnels

Les neuropathies mentonnières :

Il s’agit d’une souffrance du nerf mentonnier innervant le menton ou de son nerf d’origine, le nerf alvéolaire inférieur innervant, entre autre,  les dents inférieures et la lèvre inférieure.

ORIGINE :

  • présence d’une infection, d’un kyste sous une racine dentaire ou d’une tumeur dans l’os de la mâchoire qui comprime les structures nerveuses.
  • fracture mandibulaire suite à un traumatisme
  • iatrogènes suite à l’intervention du praticien (voir rubrique « les complications après une intervention dentaire »)

SYMPTÔMES :

  • anesthésie ou paresthésie d’une moitié de la lèvre avec picotement, fourmillement,  brûlure, douleur
Les algies faciales ou dentaires idiopathiques (sans mise en évidence des causes)

Il s’agit de douleurs dentaires ou faciales dont les intensités sont variables

SYMPTÔMES :

  • douleurs dentaires (plus souvent en postérieur) ou faciales, mais sans vraies causes
  • à fréquence continue, ou périodique, mais sans paroxysmes
  • des actes comme, des extractions ou dévitalisations, peuvent aggraver l’intensité et l’extension de la douleur. On parle de « dent fantôme ».
  • une allodynie (stimuli non douloureux) est fréquente
  • les douleurs faciales sont semblables à la névralgie du trijumeau mais sans être sur le trajet du nerf, sans être paroxystiques et sans zone gâchette, et sont uni- ou bilatérales

PREVENTION : Les indications aux différents traitements dentaires ou chirurgical doivent être bien posés et avec une certaine retenue car la douleur risque d’être aggravée et « cimentée » sans pouvoir trouver de remède !

Les désordres temporo-mandibulaires idiopathiques

SYMPTÔMES : 

  • douleur constante, sourde exacerbé par le mouvement de la mâchoire
  • localisé au niveau des muscles, de la tempe ou du pavillon de l’oreille
  • irradiation vers l’oreille, la mâchoire inférieure, le front
  • souvent au réveil, peut être secondaire à un traumatisme